Ces médias interdits dans notre pays, travaillent à distance avec des sources moins fiables
À un moment donné de la crise sécuritaire au Mali, nombre de nos compatriotes
souffraient du complexe de la persécution médiatique parce que les médias
étrangers, notamment français pesaient de tout leur poids dans le traitement de
l’actualité malienne. Conscientes du danger que ce traitement médiatique biaisé
représente pour la cohésion nationale, les autorités de la Transition ont pris
la décision d’interdire la diffusion de RFI et France 24 sur notre territoire.
Mais
bien qu’interdits au Mali, ces médias continuent de surfer sur les inquiétudes
du moment pour tenter de monter en épingle la question identitaire. Ils font un
matraquage médiatique de la question peule et tentent de faire croire à une
sorte de persécution de cette communauté. Bien aidés en cela par des relais,
notamment des ultras qui n’hésitent pas à associer l’image de cette communauté
au terrorisme.
En
tout cas, RFI et France 24 essaient toujours de rembobiner l’horreur du
massacre dans le village peulh d’Ogossagou. Ils font feu de tout bois pour
accréditer l’idée d’une prétendue persécution contre la communauté peulh et
d’autres ethnies minoritaires dans les Régions du Centre et du Nord. Tout cela
pour mettre à mal le vivre ensemble et l’unité nationale. Ainsi, ces médias,
qui prennent sans doute le problème par le mauvais bout, font croire qu’ils
soulèvent le couvercle sur d’éventuelles violations des droits humains.
La
station radio (RFI) et la chaîne de télévision (France 24) ont une certaine
propension à accuser les Forces armées maliennes (FAMa) de persécution des
communautés chaque fois que des personnes ayant fui la violence dans leurs localités
d’origine se retrouvent sur des sites de déplacés.
Une couverture médiatique complètement à rebours de la réalité dans notre pays. Forcément, les allégations colportées par nos confrères français ne manquent pas d’étonner les observateurs avertis. Tous s’accordent à dire que les médias africains en général ont une couverture normale des évènements liés à la crise sécuritaire au Mali.
UN
POINT DE VUE UNILATÉRAL- Mais les médias français, du fait des récents
évènements survenus entre nos deux pays, ont une couverture orientée de
l’actualité malienne, notamment de la crise sécuritaire. En tout cas,
journalistes et autres observateurs avertis sont unanimes sur le constat.
«Chaque fois que RFI parle de l’Armée malienne, il y a une addition immédiate
de : «avec le supplétif de Wagner». C’est systématique au point qu’on
a très souvent l’impression que la station de radio reçoit des éléments de
langage.
Les informations que l’opinion nationale obtient sur la Coordination
des mouvements rebelles ou terroristes viennent très souvent des médias
étrangers, notamment français comme RFI, France 24, le Monde et Libération,
entre autres. Souleymane Drabo, ancien directeur général de l’Amap, trouve que
ces médias étrangers ont la tâche un peu facile puisque les autorités maliennes
se refusent à leur parler. Le journaliste, fort de ses années d’expérience,
pense simplement que cette situation arrange plutôt ces médias qui en tirent
profit. «C’est pourquoi, ils ont un point de vue unilatéral parce que l’autre
partie ne veut pas parler», explique-t-il.
Si
les médias français comme RFI et France 24 sont interdits de diffusion sur le
territoire national, les journalistes de la presse écrite ne sont pas
inquiétés. Souleymane Drabo fait remarquer que les journalistes de la presse
écrite n’ont pas été contrariés à l’exception d’un journaliste de Jeune Afrique
qui a été expulsé à l’aéroport à son arrivée. Il ne s’attarde pas trop sur les
raisons, mais explique simplement que les journalistes français de Libération,
du Monde et d’autres journaux qui venaient couvrir le Mali ont surtout peur d’y
revenir.
Certains d’entre eux sont de bonne volonté, mais ont malheureusement moins de sources pour travailler. Ils sont obligés de couvrir de loin. Ils ont peu de sources d’informations, donc sont contraints de se passer les numéros de téléphone des certaines sources. Et il suffit que celles-ci soient de mauvaise foi pour les induire en erreur. Cette rareté des sources complique les choses pour eux. Mais il y a clairement une couverture orientée chez les médias français.
Souleymane
Drabo explique que ce matraquage a deux raisons.
«La première raison, c’est le
stéréotype dont l’Afrique pâtit. Tout le monde pense qu’on vit ici dans des
tribus, des clans, des groupes ethniques. Il y a donc un prisme ethnique qui
prévaut chaque fois que les intellectuels européens analysent la situation
africaine. La deuxième chose pour la question des peulh, c’est la paresse
intellectuelle des gens. En décrétant qu’il y a des conflits ethniques, des
conflits intercommunautaires, vous simplifiez la réalité, vous vous facilitez
un peu la tâche alors qu’il y a des problèmes plus graves et plus importants
dans ces conflits. C’est pour ces deux raisons qu’à un moment donné, il y a eu
des articles qui pouvaient faire croire qu’il y a une guerre déclenchée contre
les peulh», explique l’ancien patron du Quotidien national.
CAMPAGNE
MÉDIATIQUE RAMOLLIE- Mais analystes et observateurs de l’actualité malienne
savent que l’impact du matraquage des prétendues questions de persécution ou de
violations graves des droits humains peut être sérieux dans un contexte de
crise parce que les nouvelles infondées, les fausses informations et
intoxications sont amplifiées sur les réseaux sociaux par des relais et un peu
par la psychose qui règne dans le pays. Or ces nouvelles infondées peuvent
déclencher des évènements graves. Mais il est utile de préciser à ce niveau que
le phénomène concerne moins les médias étrangers, mais plutôt nos médias et les
activistes qui opèrent sur les réseaux sociaux.
Mais la campagne médiatique contre le Mali s’est plus ou moins ramollie depuis la guerre en Ukraine et surtout depuis que les bombes israéliennes pleuvent sur Gaza, après une attaque meurtrière contre Israël par le Hamas (un mouvement nationaliste palestinien) le 7 octobre dernier. Israël punit et broie coupables et innocents sous sa puissance de feu. Un véritable pogrom qui fait que la «la meute» est aujourd’hui aux trousses de l’actualité sur Gaza.
Souleymane
Drabo partage ce constat. «Depuis qu’il y a eu la guerre de l’Ukraine, celle de
Gaza et les inondations en France, l’actualité qui intéresse les lecteurs nous
a réduit à la portion congrue. La preuve, sur la libération de Kidal, le
quotidien français « Libération », qui s’intéresse au Mali, a
consacré 5 à 10 lignes seulement alors que d’habitude, il aurait fait un
article plus consistant», fait remarquer notre interlocuteur.
On est tenté de pousser un ouf de soulagement et de dire tant mieux pour notre pays, si cela nous permet de sortir des griffes des médias étrangers dont le traitement de l’information n’aide pas au retour de la paix. En insistant sur la question identitaire, ils tentent d’inoculer le venin de la division dans notre tissu social. Ils attisent la tension en portant régulièrement des accusations infondées sur des tueries contre des minorités ethniques.
Le Mali est un pays multi ethnique où la cohabitation se fait traditionnellement dans la fraternité. Aussi, un Etat démocratique se doit de défendre les droits de l’Homme et faire en sorte que la force publique reste neutre par rapport aux différentes communautés.
Brehima DOUMBIA
Les prophètes de malheur parieraient une fortune sur la probabilité de survenue d’un grave accident un jour, à l’entrée du pont des Martyrs sur la rive gauche, dans lequel de nombreux vendeurs de banane et autres fruits (pomme et orange) pourraient passer de vie à trépas..
L’écrivain Mamadou Nadio explique avec les mots justes l’horreur de l’invasion de cette bourgade et son occupation pendant quelques heures par les djihadistes, mais aussi la résilience des habitants.
Dr Youssouf Konaté s’est éteint vendredi dernier avant d’être inhumé le lendemain au cimetière de Kalaban coro Sikoro. Pour nombre de médecins (ses anciens collaborateurs et la jeune garde des disciples d’Hippocrate), certes un corps a été enseveli, mais les convictions de ce médecin .
Le budget prévisionnel de l’Institut national de formation judiciaire «Maître Demba Diallo» (INFJ) a connu une importante augmentation cette année. En effet, il est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 1,24 milliard de Fcfa contre 677,21 millions de Fcfa en 2023, soit un ta.
Cet établissement hospitalier garde toujours sa vocation sous-régionale parce qu’il continue d’assurer la formation des ophtalmologistes de différents pays.
«À Allah, nous appartenons, à lui nous retournons». L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Drissa Traoré, n’est plus. Celui qui, il y a un temps infini, s’était éclipsé de la vie politique, loin des passions, des incongruités et des invectives, a définitivement tiré sa ré.