#Mali : Intelligence artificielle : Un tournant majeur dans le secteur médiatique

Cet outil est aujourd’hui utilisé pour faciliter le travail des professionnels, notamment ceux des médias. Mais il n’a pas que des avantages

Publié mardi 20 août 2024 à 17:22
#Mali : Intelligence artificielle : Un tournant  majeur dans le secteur médiatique

Dans son travail de photographe et d’enseignant, le photojournaliste Ousmane Makaveli utilise l’Intelligence artificielle (IA) pour la retouche de ses photos, la correction des textes, l’analyse et la recherche d’informations ainsi que la création de contenus. Grâce à cette pratique, il a pu gagner en temps, permettant une amélioration dans la qualité de ses productions. Aujourd’hui, l’Intelligence artificielle s’est intégrée dans tout, y compris le journalisme. Ce domaine en perpétuelle évolution vit un changement majeur.

L’IA se définit comme un processus d’imitation de l’intelligence humaine reposant sur la création et l’application d’algorithmes. Objectif : permettre à des ordinateurs de penser et d’agir comme des êtres humains. De nombreux  journalistes ont fait de cette innovation technologique un outil de travail quotidien. Son introduction remet en cause le modèle traditionnel et suscite un débat tant dans le milieu qu’à l’échelle mondiale : on déplore ainsi que l’IA mette à disposition des outils permettant de rédiger automatiquement des articles, créant une confusion pleine de risques. L’IA est aussi utilisée pour la production à grande échelle de fake news (fausses nouvelles).

Depuis son avènement, notre photojournaliste utilise plusieurs logiciels d’IA dans ses tâches quotidiennes, notamment ChatGPT pour la génération de texte et les échanges créatifs, MidJourney pour la création d’images et l’inspiration visuelle, Google Notebook ML pour les analyses plus poussées et des tâches de machine-learning (Un sous-ensemble de l’Intelligence artificielle). «L’IA a considérablement amélioré l’efficacité et la précision dans le traitement de mes informations.

Les outils d’IA m’aident à analyser rapidement de grande quantité de données, à générer des idées créatives et à affiner mes contenus. Cela a aussi simplifié et accéléré la retouche photo, rendant mes processus beaucoup plus fluides», précise-t-il, soulignant que ça l’aide énormément dans le traitement audio. «Les outils d’IA me permettent de produire des contenus de haute qualité plus rapidement et avec moins d’effort, ce qui me permet de me concentrer davantage sur les aspects créatifs de mon travail».

Yeux rivés sur son téléphone, ce journaliste chevronné d’un journal de la place est également un amoureux des nouvelles technologies. Voulant garder l’anonymat, il reconnaît être un fidèle ami de l’IA. Il l’utilise fréquemment dans ses productions visuelles, traductions, sous-titrages et pour la vérification des faits aussi bien que pour diverses autres tâches. Selon lui, cette imitation du cerveau humain lui a facilité la vie, car elle est capable de lire, de résumer, de traduire des textes et de prédire les mots à venir dans une phrase, comme c’est le cas quand on écrit sur un téléphone des articles de presse. «Avec ChatGPT, on prépare même facilement des interviews», confie-t-il. Et d’ajouter que l’IA représente un tournant majeur pour la collecte de l’’information, la narration et la diffusion des idées permettant l’amélioration, l’efficacité et la productivité dans les rédactions.

 

Médias classiques- Rencontré lors de la Semaine du numérique, le chef de division web de l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM), Tamsir Diabaté, confie qu’il a recours à l’IA au quotidien dans la mise en ligne des éléments déjà diffusés à la télé sur le site web (www.ortm.ml). «On ne peut pas dissocier l’IA des différentes plateformes. Aujourd’hui, quand on parle de Facebook, de YouTube ou d’autres pages d’informations, on parle de l’IA parce que c’est là où ce nouvel outil de travail joue véritablement son rôle.

L’IA détient cette possibilité de stocker toutes les données qui permettront de retrouver ce que l’on cherche plusieurs années après. Donc, on ne peut pas dissocier aujourd’hui les plateformes de l’IA et tout ce que nous posons comme actes en matière de numérique fait appel à l’IA. Elle s’invite un peu partout», confie notre confrère, ajoutant que cette nouvelle technologie est devenue indispensable aujourd’hui dans le domaine des médias et de la communication digitale.

Le coordonnateur du site d’information de Benbere, Abdoulaye Guindo, indique que si jamais les journalistes doivent utiliser l’IA pour générer un contenu, ils doivent pouvoir faire un travail humain complémentaire. Selon Abdoulaye Guindo, il rencontre dans sa rédaction des blogueurs et des contributeurs qui envoient des articles produits par l’IA. Grâce à des outils, il peut savoir à quel degré l’article est généré par l’IA. Dans des cas pareils, dit-il, «on demande simplement à l’auteur de l’article de retravailler le texte en mettant une forme intellectuelle humaine à hauteur de 60 à 70% pour pouvoir accepter l’article».

Le journalisme classique est donc en train de subir de plein fouet l’arrivée de l’IA. Selon les utilisateurs, tout est devenu plus rapide grâce à l’IA, même si l’information qu’elle donne n’est pas vérifiée ou provient de sources peu fiables. Ils sont unanimes cependant pour dire qu’on n’a pas le choix, il faut épouser le rythme de l’IA qui permet l’instantanéité. Abdoulaye Guindo estime que, du moment où c’est l’humain qui a conçu l’IA, c’est à l’humain de garder la maîtrise. Et de prévenir que l’Intelligence artificielle ne doit pas être la plus intelligente. On peut prévoir qu’avec l’arrivée de l’IA, les rédactions vont moins recruter et c’est un facteur d’augmentation du chômage. Abdoulaye Guindo souligne que c’est aux journalistes de s’adapter et aux médias d’adapter leur modèle.

Pour le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, ce phénomène est lié au développement technologique. De ce fait, cet outil peut être utilisé pour ses aspects positifs, mais en sachant qu’il n’a pas que des avantages. «Son utilisation dans le domaine du journalisme, même si cela peut aider les journalistes à faire leur travail, a aussi des conséquences négatives, par exemple quand on a des sons, des images qui sont manipulées», avertit  le patron de la Maison de la presse.

Avant d’ajouter qu’à ce niveau, le journaliste doit prendre des précautions lui permettant de préserver l’intégrité de l’information. Sinon, souligne-t-il, l’outil qui est censé l’aider à améliorer la qualité de ses services peut rapidement se transformer en désastre. Selon lui, à l’heure actuelle, les médias conventionnels classiques doivent s’adapter aux exigences de la digitalisation pour pouvoir créer un modèle économique assez viable, tout en préservant le professionnalisme.

Fadi CISSE

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Lire aussi : Koulikoro : Lancement de la campagne spéciale de vaccination contre la peste des petits ruminants

Le lancement a été présidé par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. Au cours de cette campagne, 15 millions de petits ruminants seront vaccinés et marqués à travers toutes les régions.

Lire aussi : Tombouctou et Niono : Bilan des récentes opérations militaires

Le lundi 13 octobre, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené des opérations d’envergure contre les groupes armés terroristes dans la Région de Tombouctou..

Les articles de l'auteur

Spéculation autour des hydrocarbures : Le ministre chargé du commerce appelle à l’esprit de responsabilité et de patriotisme

Face aux acteurs du secteur, Moussa Alassane Diallo a dénoncé la spéculation entretenue autour du carburant qui, selon lui, se manifeste sous trois formes : la rétention de stocks, la hausse non justifiée des prix et la désinformation sur l’approvisionnement du pays de façon à créer la psychose.

Par Fadi CISSE


Publié mardi 14 octobre 2025 à 07:44

Complexe nautique de Samaya : La Douane malienne vise loin

C’est sous un ciel nuageux dégageant une forte chaleur que le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a procédé, samedi dernier à Samaya, à la coupure du ruban symbolique du complexe nautique de la Direction générale des Douanes. C’était en présence du directeur général des Douanes, l’inspecteur générale Amadou Konaté..

Par Fadi CISSE


Publié lundi 29 septembre 2025 à 07:54

Systèmes financiers décentralisés : Des efforts remarquables accomplis durant l’année écoulée

À la fin de décembre 2024, la situation du secteur de la microfinance au Mali fait état de 116 SFD, 1.586.814 membres/clients, 158 milliards de Fcfa d’encours de dépôts et 191 milliards de Fcfa d’encours de crédits.

Par Fadi CISSE


Publié mardi 23 septembre 2025 à 07:51

Titre Forum de l’investissement en Afrique : La 1ère édition aura lieu du 2 au 4 décembre 2025 à Bamako

Pour renforcer le commerce et les investissements entre les états membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, organisera du 2 au 4 décembre 2025 dans notre pays, la 1ère édition du Forum de l'investissement en Afrique..

Par Fadi CISSE


Publié mardi 16 septembre 2025 à 09:46

Flambée des prix des condiments : C’est très dur pour les ménagères

Chou, tomate, piment, courge, aubergine, gombo frais, céleris et persils, poivron, viande, volaille, presque tout est cher en période de soudure. Une situation délicate qui coupe le sommeil à nombre de femmes au foyer.

Par Fadi CISSE


Publié mercredi 10 septembre 2025 à 12:58

Ciment : Le prix baisse

La tonne du ciment local doit être cédée à 112.000 Fcfa contre 117.000 Fcfa pour le ciment importé.

Par Fadi CISSE


Publié mardi 26 août 2025 à 09:22

Résilience socio-économique : La contribution satisfaisante de l’ONG Join for Water

Le 1er adjoint au préfet de Kati, Issa Pléa, a ouvert, hier à la préfecture de Kati, les travaux de la 2è session ordinaire du Comité local d’orientation de coordination et de suivi des actions de développement (Clocsad) couplée au 1er comité de pilotage du programme de l’ONG Join for water (JFW)/Protos au titre de l’exercice 2025. C’était en présence de sa Coordonnatrice pays, Mme Fomba Bintou Traoré..

Par Fadi CISSE


Publié vendredi 15 août 2025 à 08:57

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner