Les doctes expliquent les mérites des bonnes œuvres pendant
le Ramadan. L’érudit et écrivain algérien Abou Bakr Djaber Al-Djazaïri, le
confirme dans son ouvrage intitulé : «La Voie du musulman». «Vu le mérite
du Ramadan, toute bonne œuvre accomplie en cette période acquiert une valeur
exceptionnelle». C’est donc une invite à multiplier des actes comme la charité,
les prières surérogatoires pendant la nuit de Ramadan et la lecture du Coran,
notamment dans la dernière décade de ce mois béni qui comporte la nuit du
destin ou «Layilatoul Qadr».
Selon l’imam Abdrouhamane Dramé, la Nuit du destin est appelée
Layilatoul Qadr parce qu’Allah Lui-même l’a voulu ainsi. «Le Coran est tout
pour le musulman et le Créateur de l’Univers dit dans le Livre Saint (ina
anzalnahou filayi latoul Qadr), une sourate qui parle de la révélation du Coran
sur la terre», explique l’érudit. Et de soutenir que le Coran dans son intégralité
a été descendu cette nuit du ciel par les anges.
C’est donc la nuit de la grandeur,
de la célébrité, appréciée d’Allah Lui-même, le Clément et Miséricordieux,
l’Omnipotent et l’Omniscient. Les doctes expliquent aussi que c’est la nuit du
rassemblement. Les anges descendent sur terre jusqu’au moment du «fadjr», la
prière de l’aube. C’est aussi une nuit où tout ce qui doit se passer dans l’année
sera décidé et reparti entre les anges pour exécution.
Les disciples du Prophète Mohamed (qu’Allah lui accorde son
salut) ont entretenu une discussion sur le jour exact de la Nuit du destin. Certains
d’entre eux se sont focalisés sur la 27è nuit. Et celui qui a précisé cette
nuit (celle du 27è jour) est le disciple Abdoulaye Ibn Abass que le Prophète
Mohamed (PSL) a lui-même béni pour sa connaissance du Coran et sa compassion
pour l’islam. Selon ce disciple, le prophète a demandé qu’on cherche la Nuit du
destin dans le mois de Ramadan dans l’impair (21, 23, 25, 27 et 29).
L’imam Dramé rappelle l’importance du chiffre 7 dans la
religion musulmane. Et dit que Dieu a créé les cieux (au nombre de 7), les
terres, les jours de la semaine (7), le «tawaf» (les 7 tours de la Kaaba), «Safâ»
et «Marwah» (un parcours complémentaire qui doit être exécuté 7 fois par le fidèle
lors du pèlerinage et de la Oumra (petit pèlerinage) et la prière quotidienne
qui s’effectue sur sept principaux éléments. Notre interlocuteur poursuit les
explications. Abou Zayid qui était lui aussi un grand saint rappelle la sourate
dédiée à cette nuit.
Il prononça ladite sourate trois fois et demanda ensuite
aux fidèles musulmans de compter le nombre de lettres qui composent le mot
Layilatoul Qadr qui fait neuf lettres. Donc selon Abou Zayid, les neuf lettres
multipliées par les prononciations du mot layilatoul kadr donnent 27. Donc,
beaucoup se sont focalisés sur la 27è nuit. Pour l’imam Abdrouhamane Dramé, quand on récite la sourate
ina anzalnahou du début à la fin, on trouvera que le 27è mot de la sourate
tombe sur hiya tout cela est la preuve que cette nuit est la Nuit du destin,
raison pour laquelle beaucoup de Maliens se sont focalisés sur cette nuit.
«Mais cela ne voudra
pas dire que lorsque quelqu’un d’autre annonce une autre nuit pour la
circonstance n’est pas aussi synonyme de vérité, car le Prophète (la paix
d’Allah sur lui) a multiplié les hadiths pour faciliter le travail et éviter la
confusion et la polémique entre les musulmans», explique l’érudit, avant
d’ajouter que les activités à faire durant cette nuit sont les prières, les
douas, les sacrifices, autrement dit les actes d’adoration et les bonnes œuvres
qui rapprochent d’Allah.
Il ajoute que le Prophète Mohamed (PSL) a dit que
quiconque vit cette nuit par des prières, des lectures du Coran par preuve de
stoïcisme, de résignation, tous ses péchés lui seront pardonnés. Une fois le
Prophète (PSL) réveilla notre mère Aïcha (l’une des merveilleuses épouses) et
lui dit ce soir est la Nuit du destin.
Celle-ci lui demanda que dois-je faire
maintenant comme travail ? Le plus grand des créatures d’Allah répondit à
sa femme : tu dois dire cette invocation (Allahouma inaka afouwoun touhiboul
afouwa fouwa ani), c’est-à-dire Dieu, tu es certes pardonneur et tu aimes
pardonner, alors pardonne moi. Il témoigne que si toutefois Dieu te pardonne,
la personne sera pardonnée pendant mille mois puisqu’il est dit que cette nuit
seule vaut mille mois d’adoration qui équivalent à 83 ans et quatre mois.
C’est
la raison pour laquelle, poursuit l’imam Dramé, les fidèles musulmans se hâtent
à célébrer cette nuit. Il conseille à tous les musulmans durant ces dix
derniers jours du mois de Ramadan à faire intensément beaucoup de bien, mais
aussi des prières, des sacrifices, des douas les uns pour les autres, surtout à
l’intention des musulmanes et musulmans disparus. Les frères musulmans doivent
aussi s’accorder mutuellement leur pardon pendant cette nuit.
Alou Haïdara, un fidèle musulman, fête généralement la Nuit
du destin dans sa famille en y achetant à manger et à boire pour les siens,
mais aussi pour d’autres personnes nécessiteuses. Les séances de prières et de
bénédictions, les «zikrs» et douas sont des priorités. «La principale raison
pour laquelle je fête la Nuit du destin, c’est à cause de sa valeur, de son
importance, car elle seule équivaut à mille mois», conclut-il.
Aminata HAÏDARA
Rédaction Lessor
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