Culture du melon et de la pastèque : L’intérêt croissant des hommes d’affaires

C’est bien possible de réaliser une production à grande échelle dans notre pays. Les exemples réussis de certains producteurs le démontrent amplement

Publié jeudi 23 juin 2022 à 05:35
Culture du melon et de la pastèque : L’intérêt croissant des hommes d’affaires

Le melon est actuellement disponible sur le marché en dehors de la saison des pluies 

 

Salla, village situé à environ 13 km de Bamako. Cette bourgade de plus en plus célèbre relève de la Région de Koulikoro. Entourée de villages abritant des unités industrielles, des auberges, des champs, elle draine des foules de visiteurs depuis quelques temps.

Hommes d’affaires de premier plan, médias, politiques… y défilent souvent. Motif : visiter les champs de pastèque et de melon du richissime homme d’affaires malien, Ibrahim Diawara.

Le patron de la société IBI Group, spécialisée dans l’agrobusiness, y détient cinq hectares : un destiné à la culture du melon et les quatre autres consacrés à celle de la pastèque.

Issu de la famille des Curcubitacées, le melon, nom scientifique «cucumis mélo.L» est de deux types repartis entre plusieurs variétés. Celles rencontrées sur le marché malien, ont la peau colorée et l’intérieur est orange (cantaloup charentais) ou la peau colorée et l’intérieur est vert (galia), les premiers sur le marché national avant l’indépendance. Puis vient le jaune canari (à la peau jaune et la chair blanche (Moussa melon) qui a été introduit par l’ancien président de la République, feu le général Moussa Traoré.

De la même famille que le melon, la pastèque ou «citrulus vulgaris» est également de deux types avec une diversité de variétés. Celle à la chair rouge avec plusieurs variétés (charleston gray, sagar baby, kaolac, crimson sweet) est la plus répandue sur le marché malien. Jadis saisonniers, ces deux fruits sont maintenant disponibles presque toute l’année dans les rayons, les coins des rues et le long des grandes artères.

Accusés à tort ou à raison d’avoir une propension morbide à vendre cher, leurs vendeurs font croire aux clients qu’ils sont importés du Maroc. Peut-être une manière de justifier le prix onéreux qu’ils imposent à la clientèle.

«En réalité, la plupart sont cultivés au Mali notamment dans la périphérie de Bamako pour le melon et dans la zone de Barouéli pour la pastèque, précisément à Sanankoroba, Ségou, Sikasso, Bla, Samé, Diéma», confirme Dr Aminata Dolo Nantoumé, spécialiste au programme fruits et légumes du Centre régional de recherche agronomique (CRRA) de l’Institut d’économie rurale (IER), basé à Sotuba.

La société IBI Group a décidé d’investir dans ce «secteur très rentable», afin de booster davantage la production nationale. Son promoteur, l’opérateur économique Ibrahima Diawara, pilote le projet de la filiale «Diazon». Il tend à devenir l’un des grands producteurs de ces fruits notamment hors saison habituelle de production. Pourquoi ce choix ?
 
MICRO-IRRIGATION- Celui qui semble avoir un sens élevé des affaires répond. «Je suis un grand amateur de la pastèque. Un jour, une dame a voulu me vendre le kg à 7.000 Fcfa, prétextant que les pastèques provenaient du Maroc. Je me suis alors demandé comment parcourir 4.000 km pour venir nous vendre ici des fruits constitués à 90% d’eau.

C’est à partir de ce jour que j’ai décidé de m’engager dans la culture de la pastèque», explique Ibrahima Diawara. Pour y arriver, l’opérateur économique jette son dévolu sur une technique appelée micro-irrigation ou la méthode «goutte à goutte».

Elle consiste à diluer de l’engrais dans une machine contenant de l’eau pour ensuite l’évacuer goutte à goutte au pied des végétaux, soit 1,5 litre d’eau par heure. Selon lui, cette technique est la meilleure parce qu’elle permet d’économiser en engrais et en eau, tout en assurant une récolte à hauteur des attentes.


Grâce à cette technique, Ibrahima Diawara a eu 41.600 melons sur un total de 10.400 pieds plantés, chaque pied donnant quatre fruits. Avec 6.250 pieds de pastèques par hectare, notre interlocuteur a obtenu une production de 86.200 kg, soit un total de 344.800 kg pour les quatre hectares.

Ce qui lui a permis de vendre le kilo du melon à 500 Fcfa, contre 350 Fcfa pour la pastèque. En principe, il faut deux mois et 15 jours au melon et à la pastèque pour atteindre la maturité.  48 jours pour le cycle végétatif et 25 jours pour la récolte, explique celui qui dit se faire le devoir de mobiliser tous les opérateurs économiques du pays pour qu’ils s’engagent dans la production de ces fruits «économiquement très rentables».

Sans préciser combien sa production lui a apporté, Ibrahima Diawara se dit disposé à accompagner gratuitement en termes d’appui conseil et technique ceux qui veulent se lancer dans le domaine. Fournisseur d’intrants au sein de l’entreprise semencière Technisem, Bablé Diarra confie que les semences de ces fruits sont importées d’Europe et du Maghreb.

Selon lui, le sachet de 100g du «melon charentais» coûte 6.870 Fcfa contre 11.740 Fcfa pour 500g de la «pastèque kayak».

Parlant des difficultés liées à la culture de ces fruits, l’experte au programme fruits et légumes du Centre régional de recherche agronomie (CRRA), évoque la non maîtrise de l’itinéraire technique, les problèmes de conservation, de commercialisation et une multitude de parasites et de maladies qui peuvent attaquer les fruits.

Par ailleurs, Dr Aminata Dolo Nantoumé explique que la culture du melon se fait en plein champs, en saison sèche et fraiche. Elle exige des températures diurnes assez élevées ainsi qu’un bon ensoleillement.

Ce fruit succulent supporte moins les températures nocturnes élevées, une forte humidité de l’air et un temps couvert. «L’hivernage provoque donc des baisses de qualité et de rendement», conclut-elle.


Kadiatou OUATTARA

Rédaction Lessor

Lire aussi : Décès de l’ancien Premier ministre Soumana Sako: la Nation perd un homme d´Etat

L’ancien Premier ministre Soumana Sako a tiré sa révérence, ce mercredi 15 octobre 2025. Né en Nyamina en 1950, Soumana Sako a obtenu le Diplôme d’étude fondamentale (DEF) en juin 1967 et le Bac trois ans plus tard, en se classant dans les cas deux Premier national.

Lire aussi : Environnement : Les femmes de Siby à l’avant-garde de la sauvegarde

En plus d’être de ferventes agricultrices, les femmes de Siby sont aussi de véritables gardiennes de la nature. Elles assurent la protection de l’environnement avec leur savoir-faire.

Lire aussi : Journée internationale de la femme rurale : Hommage aux «NYeléni» de Siby

C’est aujourd’hui qu’on célèbre la Journée internationale de la femme rurale. À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des braves femmes de Siby dont la principale activité est de travailler la terre pour garantir la sécurité alimentaire dans la communauté et assurer leur a.

Lire aussi : Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamb.

Lire aussi : Diéma : Des consignes claires pour éviter une pénurie de carburant

Le 2è adjoint au préfet de Diéma, Attayoub Ould Mohamed, à la tête d’une délégation restreinte, comprenant le 2è adjoint au maire de la Commune rurale de Diéma, Nakounté Sissoko, le chef du service subrégional du commerce et de la concurrence, Mamby Kamissoko, et des éléments des Forc.

Lire aussi : Koulikoro : Lancement de la campagne spéciale de vaccination contre la peste des petits ruminants

Le lancement a été présidé par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. Au cours de cette campagne, 15 millions de petits ruminants seront vaccinés et marqués à travers toutes les régions.

Les articles de l'auteur

Fonds de soutien patriotique : Plus de 142 milliards de FCFA mobilisés au 30 septembre 2025

Le Fonds de soutien patriotique (FSP) poursuit sa dynamique de mobilisation nationale. Selon les chiffres publiés par le Comité de gestion, le vendredi 10 octobre, les recettes cumulées du FSP ont atteint 142.603.529.418 Fcfa au 30 septembre 2025, confirmant la forte adhésion des Burkinabè à cet instrument de solidarité nationale..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:37

Burkina : Des panafricanistes célèbrent l’héritage de Thomas Sankara

Le Burkina Faso a officiellement lancé, ce lundi à Ouagadougou, les Rencontres internationales Carrefour Thomas Sankara, destinées pendant cinq jours, à perpétuer la mémoire et les idéaux de l’illustre panafricaniste révolutionnaire..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:28

Niger : Le gouvernement renforce sa cybersécurité avec la création d’un centre national dédié

Le gouvernement nigérien a décidé de mettre en place un Centre national de cybersécurité (CNAC), renforçant ainsi ses efforts pour assurer la sécurité du cyberespace national. Deux projets de décrets ont été adoptés lors du Conseil des ministres du samedi 11 octobre, portant respectivement sur la création de l’institution et l’approbation de ses statuts..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:26

AES : Les pays membres entendent coordonner les fréquences radioélectriques à leurs frontières

Le Directeur général de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), le Colonel-major Idrissa Chaibou a présidé, ce lundi 13 octobre dans la salle des réunions de l’Arcep, la cérémonie d’ouverture des travaux de la réunion préparatoire à la réunion de coordination des fréquences radioélectriques aux frontières des pays membres de l’Alliance des États du Sahel..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:24

Kangaba : Démarrage des travaux du principal caniveau

Les travaux de construction du principal caniveau qui traverse la ville de Kangaba ont démarré le jeudi 9 octobre. Ils sont financés par le budget de la Commune rurale de Minidian pour un montant total de 47.496.416 Fcfa. Le premier coup de pelle a été donné par le maire de cette commune, Mamby Keitadit By..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 08:16

Vienne : Le ministre Mossa Ag Attaher participe à la 12è réunion du groupe de travail sur le trafic illicite de migrants

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a participé à la 12è réunion du Groupe de travail sur le trafic illicite de migrants, organisée par le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à Vienne en Autriche..

Par Rédaction Lessor


Publié mercredi 15 octobre 2025 à 07:44

Autriche : Le ministre Mossa Ag Attaher rencontre la communauté malienne de Vienne

En marge de la 12è réunion du Groupe de travail sur le trafic illicite de migrants, le ministre des Maliens Établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher a rencontré, le samedi 11 octobre 202, la communauté malienne vivant à Vienne, en Autriche, ainsi que celles des autres pays de la Confédération des États du Sahel (AES)..

Par Rédaction Lessor


Publié mardi 14 octobre 2025 à 07:39

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner