Bâtisseurs de l’école malienne : Quatre figures de ce club très select

Les pédagogues Dr Diakalia Koné, Mme Diakité Oumou Faye, Sékou Keïta et Tidiani Ouologuem séduisent par leurs parcours. Mais aussi pour avoir transmis de solides connaissances, à travers un art consommé de la pédagogie, à des centaines d’élèves et d’étudiants

Publié vendredi 19 septembre 2025 à 21:20
Bâtisseurs de l’école malienne : Quatre figures de ce club très select

Dr Diakalia Koné


Najat Vallaud Belkacem, ministre français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, appréciée pour sa modestie de ne pas être citée en exemple, disait ceci : Â«Les exemples singuliers ne sont jamais parlants.» On pourra s’inscrire en faux contre cette théorie et développer une autre plus proche de la réalité parce que les exemples singuliers servent parfois de sources d’inspiration dans l’accomplissement des services utiles à la nation ou simplement des bonnes Å“uvres.

C’est le cas de ces pédagogues qui ont blanchi sous le harnais, consacré leur vie au bonheur de tant d’élèves et étudiants, éclairé leur intelligence. Nous avons retenu parmi le lot quatre d’entre eux, dont nous brossons des portraits.

Le premier sur la liste de ces bâtisseurs de l’école malienne est Dr Diakalia Koné. Le natif de Fourou (Cercle de Kadiolo) intrigue et donne envie de le connaître davantage. Ce diplôme de l’École normale supérieure (Ensup), spécialité biologie, continue de servir l’école malienne. Mû par la passion des études et l’envie de découvrir d’autres facettes de l’enseignement de la biologie, le professeur Koné entreprendra des études postuniversitaires pour décrocher un Diplôme d’études approfondies (DEA) en écologique appliquée à la Faculté des sciences et techniques (FST).

Ce qui lui ouvre grandement le boulevard des études doctorales qu’il débuta en 2009 dans le cadre du Programme de formation des formateurs (PFF) initié par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur pour combler, en partie, le vide immense de professeurs de rang magistral. Il a transmis ses connaissances, avec un art consommé de la pédagogique, a des centaines d’élèves et d’étudiants. Il a rodé ses méthodes dans plusieurs ordres d’enseignement, du fondamental 2 au supérieur en passant par le secondaire. 


                                                                         Mme Diakité Oumou Faye


Aujourd’hui, inspecteur général en chef de l’éducation, il a suffisamment de recul  pour apprécier son parcours avec la fierté du devoir accompli. Dr Diakalia Koné explique retrouver une fierté particulière chaque fois qu’il se voit interpellé par un de ses anciens élèves ou étudiants dans une structure de l’Administration publique, dans une institution bancaire. Il souhaite continuer à incarner des vertus et des valeurs de l’école malienne.

Autre enseignante, mais même passion de servir la bonne cause. Mme Diakité Oumou Faye a de qui tenir le virus de l’enseignement puisque son père Mamadou, fut le premier instructeur au Groupe scolaire de Youwarou (Région de Mopti). La spécialiste de philo psycho-peda (philosophie-psychologie-pédagogie)a vu passer dans ses mains des centaines d’étudiants à l’Ensup où elle a officié de 1986 à 1990. La pédagogue a pris sous son bonnet l’initiative du projet «Clos d’enfants», une petite structure communautaire pour l’encadrement de la petite enfance.

Cela a acquis l’adhésion de la Fédération internationale des centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Ficemea) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Ainsi,  pour booster l’initiative, ces deux partenaires ont organisé un séminaire à Ouagadougou (Burkina-Faso) auquel ont pris part 17 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. On a donc laissé à chaque pays avait la latitude de donner son appellation propre à ce modèle d’encadrement de la petite enfance.

 Le nôtre a gardé le nom originel  «Clos d’enfants» ou structure alternative d’encadrement de la petite enfance, ou encore Centre de développement de la petite enfance (CDPE). La pédagogue a formé des femmes analphabètes pour en faire des mères éducatrices et animatrices pour encadrer des enfants. Mme Diakité Oumou Faye, qui a de bonnes raisons d’être fière de ce qu’elle a accompli, souligne qu’au-delà de transmettre des connaissances, l’enseignement forme, façonne les esprits, porte les valeurs et éveille les consciences. E sa satisfaction morale est de voir ses anciens élèves et étudiants lui témoigner une admiration pour ce qu’elle a représenté dans leurs vies.

Sékou Keïta, un professeur principal d’enseignement technique et professionnel, reste aussi un modèle d’abnégation, de don de soi et de sacrifice pour la bonne cause, celle des élèves.  Sekou Ouafo, il n’y a pas d’erreur parce qu’à l’état civil tous les enfants Ouafo sont Keïta. Le natif de San peut prétendre légitiment intégrer le club select des grands bâtisseurs de l’école malienne où des  aînés serviront toujours de boussole. Il acquiert de solides connaissances en génie automobile, spécialité mécanique et électronique automobile, à l’Institut international de formation professionnelle (IFB) de Mannheim en République fédérale d’Allemagne d’alors. 

 
Désiré d’avoir plusieurs cordes à son arc, il étudia aussi l’informatique, nla formation des formateurs : spécialité «psychologie, pédagogie de la formation, élaboration de programmes de techniques modernes d’enseignement audiovisuel, planification de cours, pratique d’économie pour jeunes entrepreneurs, gestion de l’entreprise et organisation des garages. Il détient aussi un DEA  dans la spécialité «Génie-industrie, option mécanique», obtenu à l’École nationale d’Ingénieurs Abderrahmane Baba Touré (ENI-ABT). Au plan professionnel, Sékou Keïta a transmis des connaissances académiques à plusieurs générations d’apprenants. Concomitamment à sa fonction de professeur, Sékou Keïta a été formateur des agents de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) en groupe électrogène et pompe d’injection de tout type. Il a aussi formé de nombreux artisans en  mécanique auto-diesel, diesel électronique, électronique automobile, injection et électricité auto moteur. Depuis 2015, Sékou Keïta est directeur général de l’Institut de formation Agro-sylvo pastoral de Bla (IFASP-Bla) dans la région de Bougouni.

Le dernier pédagogue de la liste que nous vous proposons est Tidiani Ouologuem. Cet originaire de Bandiagara dans le pays dogon  a intégré l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique par amour. Enseignant modèle, il pose un regard lucide sur l’enseignement dans notre pays. Pour lui, il est important de se mettre en tête que ce métier qu’il a embrassé est un sacerdoce. Il a mis ses acquis pédagogiques au service des générations d’étudiants, notamment dans la spécialité (économie-gestionnaire). Il peut afficher une satisfaction d’avoir aussi contribuer à aplanir les difficultés liées à une crise de valeurs.

Il a enseigné les cours d’économie d’entreprise, macro-économie et gestion des projets à l’Institut universitaire de gestion (IUG) et la gestion des projets à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). L’éducateur dispense aussi des cours à l’École supérieure privée de gestion et informatique et de comptabilité (ESGIC). Tidiani Ouologuem a enseigné la gestion des projets, le management et procéder à l’animation d’une équipe à l’Institut supérieur de technologies appliquées (TechnoLAB-ISTA). 

Dites lui d’enseigner la programmation financière vous ne serez pas déçus.  En tout cas ce ne sont pas les élèves fonctionnaires de l’Ecole nationale d’administration (ENA) qui vous diront le contraire. L’homme explique lui-même être rattaché aux valeurs de la famille. Et même pour tout l’or du monde, il n’entend pas se défaire de cette conviction viscérale parce qu’il reste de ceux qui admettent que la famille le point de départ et la fin, autrement dit l’alpha et l’oméga

Sidi WAGUE

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